À la fin de 2021, en faisant l’inventaire des oeuvres qu’il conserve dans ses tiroirs, Michel Leclair découvre avec émotion quelques exemplaires de ses sérigraphies connues sous le titre «Les vitrines».
Pour la petite histoire, rappelons que «Les vitrines» est un corpus de 13 sérigraphies que l’artiste a réalisées en 1973 et 1974. La série a d’abord été exposée sous le titre Art à vendre, à la galerie Média gravures et Multiples, en mai 1974. Depuis ce jour, elle a suscité l’intérêt du public et des historiens d’art car elle porte un projet social, historique et artistique fort et toujours d’actualité.
Quel est le propos de «Les vitrines» ? Pour un, la série revisite les notions de reflet et de nature morte, deux genres en histoire de l’art. Par exemple, aux fruits, fleurs, vases et chandelles qui composent les natures mortes d’une autre époque, les vitrines photographiées et imprimées par Michel Leclair proposent une vision contemporaine de ce genre : des objets de consommation banals sont glorifiés par une mise en vitrine soignée, voire élégante.
Miroir, Miroir, dis-moi…?, série Les vitrines, Michel Leclair, 1973
Michel Leclair développe également sa série comme un projet social, en lien avec la mouvance des oeuvres du Pop Art qui commentent et critiquent le consumérisme. Pensons à la sacralisation des boîtes de soupe Campbell de Andy Warhol !
Enfin, la production de «Les vitrines» est un geste artistique qui appelle à la démocratisation de l’art. À l’origine de ce mouvement, le désir que les oeuvres en art visuel sortent des salons et des musées et que les rues se transforment en galeries à ciel ouvert ! Il s’agit pour les artistes de décoder l’esthétisme qui se dégage de certains éléments du paysage urbain – composition, couleurs, graphisme, lettrage – et d’inviter les gens à poser un tel regard sur leur environnement. L’art dans la rue !
Go Art vous propose de découvrir les 13 vitrines de Michel Leclair dans un parcours parfois commenté par l’artiste, parfois décrit par des historiens et des critiques d’art qui ont analysé ces sérigraphies.
L’exposition Les vitrines se poursuit, cliquez ici pour voir les oeuvres.
