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Où puiser force et courage
26 septembre 2024 - 26 janvier 2025
Alanis Obomsawin est une artiste et une activiste abénakise qui n’a cessé de promouvoir les droits des peuples autochtones et ce, bien avant la tenue de la Commission Vérité et Réconciliation. Aujourd’hui âgée de 92 ans, l’artiste fait l’objet d’une exposition au Musée d’art contemporain de Montréal avec des oeuvres qui en disent long sur son militantisme en faveur de l’éducation pour contrer les préjugés, la haine, les injustices.
Série de gravures, Alanis Obomsawin, 2004 – 2007. Expo «Les enfants doivent entendre une autre histoire», MACM, 2024.
L’exposition Les enfants doivent entendre une autre histoire est protéiforme : on y présente des films réalisés par l’artiste, des entretiens, des dessins d’enfants auprès desquels elle est intervenue, des gravures, des articles de journaux. L’exposition dresse le portrait de cette artiste au parcours peu commun et peu connu, et notre visite nous motive à puiser dans sa force le courage de défendre nos convictions et nos rêves. L’abondance des éléments de l’expo nous permettent d’apprécier la vie et l’oeuvre de l’artiste, mais on se doute que d’autres expositions pourront mettre en lumière des pans de son impressionnant parcours, notamment celui de chanteuse, de médiatrice culturelle et de peintre.
Les pièces maîtresses de l’expo du MACM reposent sur la présentation d’une série de films réalisés par l’artiste alors qu’elle travaillait à l’ONF, notamment son documentaire sur le crise d’Oka, un témoignage aussi fameux que précieux pour l’histoire : Kanehsatake, 270 ans de résistance, la résistance de son peuple filmée à l’intérieur des barricades, aux côtés des combattants, les Warriors. Son militantisme s’exprime également lors de conférences et d’entrevues dont on peut voir des extraits et apprécier son engagement à l’égard des peuples autochtones, de leur langue et de leur culture. Toujours fière, avec une intégrité morale et intellectuelle qui bouleverse et captive.
Expo Les enfants doivent entendre une autre histoire, Alanis Obomsawin, MACM, 2024
Alanis Obomsawin, c’est aussi une femme de 92 ans qui croit que la démarche de réconciliation des dernières années est en bonne voie de produire des fruits, une réflexion qui la réconforte, elle qui a passé sa vie à défendre l’importance de l’éducation pour combattre les préjugés et réconcilier les humains.
Pour compléter cette exposition vouée à Alanis Obomsawin, le MACM a commandé une fresque à l’artiste abénakise Caroline Monnet, une murale longue d’une 40taine de pieds linéaires située à l’entrée du musée, sur un mur extérieur.
Détails de la murale Wàbigon (une fleur éclot), Caroline Monnet, 2024. En hommage à Alanis Obomsawin, MACM.
L’oeuvre est intitulée «Wàbigon», une fleur éclot en anishinaabewomin, en hommage à Alanis Obomsawin laquelle, pour Monnet, incarne le printemps, la saison de l’épanouissement des fleurs, symbole de son impact sur les générations de femmes qui lui succèdent. Monumentale, la fresque propose le portrait photographique de huit femmes autochtones et une enfant dans une forêt enchantée, dans un langage visuel qui rappelle le mouvement Art nouveau du début du 20e siècle.
