«Si vous êtes un artiste, vous savez que vous êtes différent. Enfant déjà, j’en étais conscient. Quand on se moquait de moi, j’étais blessé, mais je savais que je pouvais montrer aux gens des choses qu’ils n’arrivaient pas à voir d’eux-mêmes.» Robert Théberge-Trépanier, 1997
L’art naïf nous touche parce qu’il met en scène des personnages et des histoires qui nous révèlent à nous-mêmes. Au premier coup d’oeil d’une peinture, il nous semble que tout est mis en place, mais l’artiste nous propose bien plus à explorer. C’est avec cette conscience que travaille l’artiste Robert Théberge-Trépanier (RTT).
RTT souffre de schizophrénie et quitte l’école tôt, se met à voyager et exerce mille et un métiers. Il dessine dès son plus jeune âge mais y trouve peu d’intérêt ; ce n’est que dans la vingtaine, après avoir reçu un livre d’art en cadeau, qu’il développe sa passion pour la peinture. Il s’inscrit à des études en arts à l’Université d’Ottawa. Il y reste peu de temps et préfère emprunter la voie de l’autodidactisme. Plus tard, il étudiera la peinture et la sculpture, un an, au Centre d’art municipal d’Ottawa.
Son langage plastique est celui de l’art naïf dont les principales caractéristiques traversent son œuvre : dessin enfantin (parfum d’innocence), absence de perspective, aucune anatomie savante, souci des détails, couleurs pures, hors des règles du temps et de l’espace, figuratif, illustration d’histoires et de récits de vie souvent complexes. Son style, il le trouve au début des années 1970 et puise ses sujets d’inspiration dans son enfance et sa vie dans les quartiers populaires d’Ottawa, là où vivent les Canadiens-français. Son talent est reconnu par le milieu puisqu’il reçoit, en 1975, une bourse du Conseil des arts du Canada et une autre du Conseil des arts de l’Ontario.
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