NDLR: Cet article a d’abord été publié le 27 mai 2020. 5 artistes de Go Art ont répondu à mon appel de partager leurs états d’âme et les conditions dans lesquelles ils /elles pratiquaient leur métier pendant la pandémie. Encore sur le qui-vive d’une 2e vague, leurs témoignages sont toujours d’actualité mais leur travail de création a suivi le mouvement de déconfinement.
En ce temps de pandémie où le confinement est de mise, je ressens plus que jamais l’importance des arts et de la culture pour donner du sens aux chambardements personnels et sociaux que nous expérimentons. Je conçois que les artistes ne sont pas des devins mais je suis convaincue que leurs mots, leurs coups de crayon, leur musique sont des clés pour déverrouiller les portes de l’inconnu et nous donner accès à la lumière.
En m’inspirant du Questionnaire de Proust, un jeu d’humeur et d’esprit popularisé par l’écrivain français Marcel Proust, j’ai composé une série de questions que j’ai soumises aux artistes de Go Art. Ils et elles ont accepté d’y répondre pour partager avec vous, de façon ludique, leurs états d’âme sur les grandeurs et les misères de cette période de vie peu ordinaire. Je les remercie pour leur enthousiasme à partager et je vous invite à répondre vous aussi aux questions et à y jouer avec les gens de votre entourage.
(Note : Marcel Proust est considéré comme le romancier du confinement !)
Le printemps de tous les espoirs : Michel Leclair
Où es-tu Michel et que fais-tu ? Le confinement ne m’a pas trop dérangé. Le moral est bon. J’ai beaucoup lu, dévoré d’un coup les 1000 pages de 4 3 2 1, le plus récent roman de Paul Auster. J’aime cet auteur depuis ses débuts, son regard critique sur la société d’hier et d’aujourd’hui me plaît. Aussi, j’ai pris de grandes marches au parc près de chez moi et j’ai vu arriver le printemps, un jour à la fois. D’abord les bourgeons, puis les feuilles et les fleurs. Le printemps, c’est la renaissance, il y a un air de déconfinement là-dessous…
Quel est l’impact du confinement sur ta création? Du côté création, pause. Par contre, j’ai eu beaucoup d’idées qui ont germé et qui donneront peut-être une oeuvre. Une recherche sur les méduses, entre autres, m’a fasciné. Esthétiquement, leurs formes, leurs mouvements, la lumière qu’elles projettent et les effets de cet éclairage au fond des mers m’ont inspiré. J’avais décidé qu’en 2020 j’allais consacrer plus de temps à la diffusion de mes oeuvres. De façon inattendue, peut-être est-ce un effet du confinement, j’ai vendu une oeuvre et j’en ai loué une autre. Je suis vraiment fier et heureux que mon travail soit apprécié.
American graffiti, Michel Leclair, 1979. Photo: Céline Marchand, 2019
L’art en temps de confinement : questionnaire
1.Quel mot décrit le mieux ton état (physique /psychologique) depuis le début du confinement? Intériorité
2.Quelle qualité possèdes-tu pour survivre au confinement ? Résilience
3. À part les services de santé, nomme un service essentiel pour les artistes? Diffusion
4.Quelle couleur aimes-tu associer au confinement? Vert
5.Quelle forme associes-tu au coronavirus ? Carré
6.Quelle fable ou maxime (ou proverbe ou déclaration) te procure la motivation qu’il faut pour créer? =
7.Quelle oeuvre du patrimoine mondial reflète le mieux la période que nous traversons? Le Cri d’Edvar Munch
8.Quel est le titre d’une oeuvre que tu as créée pendant la pandémie (ou à venir )? La méduse
9. Quel mot décrit le mieux ta foi à l’égard des arts et de la culture, dans la société?
Essentiel
Mot de Michel aux lectrices et aux lecteurs: Je nous souhaite à tous d’être patients et tolérants et de garder l’espoir. On va se retrouver et se réunir à nouveau pour participer à des échanges amicaux autour de la création artistique sous toutes ses formes. Espoir !
