L’artiste Kittie Bruneau est décédée le 7 avril dernier. La nouvelle est triste; le milieu artistique est dorénavant privé d’une artiste unique, sans autre école que la sienne, celle de la liberté de peindre et de vivre intensément sa passion pour l’art.
Née en 1929, son époque n’autorisait pas les femmes à choisir de faire carrière en arts visuels. Pourtant, Kittie Bruneau s’y adonne corps et âme. Familière avec les courants artistiques ici et en Europe, elle n’en développe pas moins son propre langage plastique et traite librement de sujets qui la touchent, notamment l’état du monde, les relations humaines, mais aussi les légendes et les symboles. Ses peintures éclatent de couleurs vives et, dans une exubérance ludique, Kittie Bruneau juxtapose et superpose des animaux, des objets, des visages et des masques dont l’agencement fait peur autant qu’il peut faire rire.

Générations III, Kittie Bruneau, 1995.
Méconnue du grand public malgré l’étendue de sa production et ses nombreuses expositions, Kittie Bruneau a vécu sa passion pour l’art et la peinture, sans compromis, pendant plus de 60 ans. En août 2019, de retour à Percé (Pointe-St-Pierre) pour y travailler, comme tous les étés, elle avait la grâce de participer à l’exposition rétrospective que lui consacrait le Musée Le Chafaud en même temps qu’était lancé un documentaire sur son parcours, Farouchement Kittie !