Invitation au Slow Art #4

Invitation au Slow Art #4

De Johanne Gaudet, directrice de la galerie Go Art| 2022-05-10T13:29:24-05:00 10 mai 2022|Actualités Go Art, slow art|

SLOW ART avec Caramilk de Denis Forcier

Le Slow Art est une philosophie de l’art et plus largement de la vie. La proposition est simple: prendre le temps de savourer un projet artistique pour mieux l’apprécier, prendre le temps de le découvrir sous plusieurs angles, prendre le temps d’identifier les détails qui s’y trouvent et, pourquoi pas, raconter une histoire à partir de ceux-ci. Au cœur de cette philosophie, nourrir son imaginaire !

Go Art vous lance le défi de vivre une expérience Slow Art avec Caramilk, un produit iconique des années 1970, que l’artiste Denis Forcier a sérigraphié et imprimé sur une feuille d’acier chromé, façon Pop Art. Gardez en tête cette information quant au procédé d’impression car elle vous fournit un angle inattendu par lequel vous pourrez mieux «goûter» cette Caramilk !

D’abord un mot sur l’artiste : Denis Forcier est un artiste multidisciplinaire qui a exploré plusieurs médiums de création, toujours poussé par le désir « de proposer au spectateur de dépasser le regard distrait qu’il pose sur le quotidien…». Après des études arts et en design graphique, il rejoint l’atelier Graff, le temps d’explorer les nouvelles technologies d’impression et de les mettre au service du Pop Art, à la québécoise !

Pop Art: Le Pop Art est un mouvement artistique des années 1970. Les artistes qui s’y adonnent dénoncent le consumérisme, le commerce des produits de luxe, le vedettariat, la publicité tapageuse. L’artiste Andy Warhol en est la tête d’affiche avec des séries sur les stars d’Hollywood comme Marilyn Monroe et sur les produits de consommation de masse comme Campbell’s Soup Can.

Campbell’s Soup / Caramilk ? Denis Forcier partage l’esprit du Pop Art en créant Caramilk.

Entamons ici notre expérience d’observation du tableau, façon Slow Art : A première vue, le tableau ne semble exposer rien d’autre qu’un objet du quotidien, une tablette de chocolat. Pourtant, en observant les éléments qui composent le tableau, on remarque que le papier d’emballage est déchiré et froissé et que la tablette de chocolat est à moitié dévorée. Quelqu’un a donc entrepris de la manger. Qui, pourquoi, quand ? A vous, spectateur et spectatrice, le privilège et le plaisir de raconter l’histoire entourant cette tablette de chocolat !

Poursuivons notre exploration:  L’artiste a imprimé son oeuvre sur une feuille d’acier chromé pour mieux faire ressortir le papier d’aluminium de la tablette. Il est intéressant de signaler son adresse avec les techniques d’impression pour obtenir ce résultat. De plus, il a voulu créer un effet miroir : le spectateur qui se place devant le papier d’aluminium peut s’y mirer,  il prend alors conscience qu’il se voit en train de regarder l’oeuvre ! A ce propos, Denis Forcier avoue qu’il a souhaité partager son plaisir de regarder :« J’aime trouver des astuces pour inviter les gens à regarder, à contempler. Pour moi, c’est un plaisir. Je m’adonne au plaisir de regarder non seulement des oeuvres d’art mais aussi des grenouilles, un échafaudage, des vaches qui broutent.»

Encore un détail.  Pourquoi glorifier une tablette de chocolat nommée Caramilk ? Il faut se rappeler que dans les années 1970, au Québec, la tablette de chocolat Caramilk détient un véritable statut d’icône parmi les produits de grande consommation : on identifie son design au premier coup d’oeil. Aussi, dans l’esprit du Pop Art et de la glorification des produits de masse, l’artiste ne pouvait mieux choisir que cette icône !  Aujourd’hui, ce chocolat n’a plus la cote auprès des Québécois après avoir subi, en 1978,  un boycottage de la population en appui aux travailleurs de l’usine Cadbury à Montréal.

Caramilk, Tarte au citron et Boîte à musique comptent parmi les oeuvres que Denis Forcier a sérigraphiées et imprimées sur acier chromé. Le tirage étant limité, les oeuvres ont rapidement trouvé refuge dans les musées et les collections d’entreprises. L’artiste possède quelques exemplaires qu’il met en vente à 700$/unité ou 2/1100$.

Pour plus de détails, contactez Go Art !