Francine Simonin est née en 1936 à Lausanne, en Suisse. Sensible aux différentes disciplines artistiques, elle choisit d’étudier le dessin et la peinture à l’École des beaux-arts de Lausanne, puis la gravure. En 1968, elle obtient une bourse d’études du Conseil des arts du Canada pour poursuivre son apprentissage de la gravure à Montréal. Elle fait un stage à l’atelier Graff, aux côtés des artistes Derouin, Ayot, Lemoyne et finit par s’établir à Montréal. Depuis ce temps, Francine Simonin vit et travaille un pied au Québec et l’autre, en Suisse.
L’œuvre de Francine Simonin est protéiforme – peinture, gravure, collage – mais une constante parcourt sa production, l’instinct. Plusieurs décrivent sa méthode de travail en référant au jazz car, si l’artiste maîtrise ses outils et ses partitions, elle n’en fait qu’à sa tête pour transgresser les codes de la peinture. Expressionniste et poétique, sa production est marquée par l’exploration du corps féminin, que ce soit le tracé de la silhouette féminine, la vitesse de la touche pour indiquer l’énergie des corps en mouvement, ou l’assemblage des formes en scènes superposées.
Les œuvres de Francine Simonin font partie de nombreuses collections d’entreprises ou muséales tant au Québec qu’en Suisse. L’artiste est considérée comme une pionnière de l’estampe; à cet égard elle a reçu, en 2004, la bourse de la Fondation Monique-et-Robert-Parizeau pour souligner sa contribution exceptionnelle au développement de la gravure québécoise.
Parcours
Francine Simonin est née à Lausanne en Suisse, en 1936. Le parcours de cette artiste de la peinture et de la gravure est singulier : elle vit et travaille à Montréal et à Évian-les-Bains depuis les années 1970, faisant inlassablement la navette entre les deux continents et les deux cultures pour nourrir son projet artistique.
Dès ses jeunes années, Francine Simonin est fascinée par toutes les disciplines artistiques et elle s’imprègne de chacune d’elles lors de ses voyages et de ses stages d’études à travers l’Europe. Elle étudie d’abord le dessin et la peinture à l’École cantonale des beaux-arts de Lausanne puis fréquente des ateliers de sculpture, de design et de gravure, et se lie d’amitié pour des artistes de la littérature, notamment Marguerite Duras. Ces rencontres aiguisent ses sensibilités artistiques et fertilisent sa démarche de création.
En 1968, l’artiste vit une année charnière : elle obtient une bourse d’études du Conseil des arts du Canada et décide de faire un stage en gravure à l’atelier Graff, à Montréal. De fil en aiguille, elle s’installe au Québec où elle débute une carrière dans l’enseignement. Au Cégep du Vieux-Montréal, puis à l’UQÀM et enfin à l’UQTR où elle laisse une forte empreinte dans le milieu culturel trifluvien, notamment en formant des centaines de jeunes et en participant à l’Atelier Presse-Papier, un centre d’artistes voué à l’estampe contemporaine. Sa longue carrière professorale lui permet de s’ancrer au Québec et d’y poursuivre sa pratique artistique tout en maintenant un atelier en Suisse.
Son médium de prédilection est la gravure qu’elle pratique avec différents procédés techniques dont l’aquatinte, l’eau forte, la pointe sèche. Dans les années 1980, elle se met à la peinture, un médium qui lui permet d’explorer l’ampleur du geste ainsi que les grands formats, ce que la gravure ne lui permet pas.
Une quête perpétuelle
De nombreux thèmes parcourent l’œuvre de Francine Simonin – corps, paysage, animal, mémoire, signes et écritures – mais le corps féminin, dessiné ou peint en mouvement (la danseuse et chorégraphe Marie Chouinard lui a servi de modèle) est un thème récurrent. Entre anatomie et archétype, ce n’est pas tant la partie visible du corps qu’elle cherche à représenter que l’invisible, son énergie et ses pulsions. Son travail est un chantier perpétuel, alors qu’elle retravaille plusieurs fois la même planche pour y intégrer des collages ou superposer des gravures.
Pendant plus de 50 ans, Francine Simonin a poursuivi une quête picturale, toujours en renouvellement de formes, de sujets, de matières. Elle a participé à près de 200 expositions, individuelles ou collectives, et ses œuvres font partie de nombreuses collections muséales et privées au Québec, en Suisse, en France, aux États-Unis. Elle a reçu plusieurs prix et distinctions dont le prix de la Fondation Monique-et-Robert-Parizeau, en 2004, en hommage à sa contribution exceptionnelle au développement de la gravure québécoise.
Ce qu’ils ont dit d’elle…
Nadia Ross, journaliste :
«… Pionnière de l’estampe, maîtresse de son univers pictural, Francine Simonin n’a pas fini de nous émouvoir. Tantôt inspirée par la fougue des musiciens de jazz, tantôt par la lourdeur d’un ciel orageux, l’artiste montréalaise d’origine suisse crée des toiles texturées où le geste est à la fois soliste et choriste.»
Robert Bernier, éditeur et rédacteur en chef :
« Francine Simonin est…peintre et graveur, un et l’autre s’inscrivent comme médiums de prédilection dans son œuvre entier. Son approche artistique, guidée par une formidable intuition, s’appuie sur un solide métier autant maîtrisé qu’incarné. Elle absorbe. Ses antennes toutes dehors, toutes dedans, elle capte la vie avec une lucidité émotionnelle stupéfiante.»
Sources
BERNIER, Robert, « Les marées intérieures », revue-parcours.com, vol. 21, no. 79, 7 décembre 2013.
ROSS, Nadia, « Francine Simonin : liberté et instinct », Le Soleil, 14 novembre 2009.
Notes biographiques sur l‘artiste
Collectionart.umontreal.ca
Galerielignetreize.ch
Vidéos sur l’artiste
Francine Simonin, peintre et graveur, production Films Plans-Fixes, 23 août 1989, Pully, Suisse. Vidéo restaurée et diffusée en 2005 sur viméo.com, durée : 53 min.41.
Simonin / Destin : Peintre, production Genoud Arts Graphiques SA, proposition de Pierre Starobinski, Mont-sur-Lausanne, Suisse, 2013
Deux extraits du DVD diffusés en 2014 sur viméo.com, durée : 4 min.05 et 3 min.36