Ma chronique : femmes et artistes

  • Agrandir l'image Moi et : Love, Hate, Market Economy de Cynthia Girard Renard, 2012 (Photo: Céline Marchand)

Ma chronique : femmes et artistes

De Johanne Gaudet, directrice de la galerie Go Art| 2024-04-03T16:18:10-05:00 5 mars 2024|Actualités|

Chronique d’une passionnée pour les arts et le collectionnement

Johanne Gaudet – Chers amis.es, je poursuis ma série de chroniques dans lesquelles je vous raconte ma passion pour les arts et le collectionnement.

Ma sélection d’aujourd’hui est composée d’oeuvres de la boutique Go Art, réalisées par des artistes femmes. Je les ai choisies parce que j’ai le goût de célébrer les femmes qui s’engagent dans les arts, conscientes que leur parcours est souvent difficile. Je veux les encourager dans leur démarche, leurs explorations, leurs recherches plastiques pour que leur talent soit reconnu et les propulse hors de l’ombre et de l’invisibilité. Lumière !

Allez! Je vous emmène découvrir les oeuvres et le parcours de trois artistes :  Carole Arbic et son invitation à suivre librement le tracé des lignes de son dessin; Irène Avaalaaquiaq Tiktaalaaq pour l’expérience mystique à laquelle elle nous convie avec Circle of Transformation; Cynthia Girard Renard, parce qu’elle nous propose de voir l’art comme un geste militant qui agit sur nos consciences et peut transformer le monde.

Si mes choix vous intéressent, faites-moi part de vos coups de coeur pour l’une ou l’autre des femmes artistes de votre connaissance. J’aime en apprendre plus sur votre relation avec l’art, les artistes et leurs oeuvres.

Devant Love, Hate, Market Economy, Cynthia Girard Renard, 2012 (Photo: Céline Marchand)

Mon commentaire : «À vrai dire, tout le travail de Cynthia Girard Renard me plaît. Artiste multidisciplinaire, poétesse et enseignante, c’est une artiste qui questionne le monde dans lequel on vit, et nous invite à développer une conscience sociétale vis-à-vis l’environnement, les injustices sociales, les règles de l’économie, nos relations avec les humains et les animaux, etc.

L’oeuvre «Love, Hate, Market Economy» montre, à plat, un cerveau humain à découvert dans lequel on peut lire les mots Love et Hate à proximité l’un de l’autre dans le lobe temporal et, à l’autre extrémité, dans le lobe frontal, les mots Market Economy. Le côté émotionnel en opposition au côté rationnel. Est-ce le cerveau d’une femme ou d’un homme ?  Aucun détail, ni forme, ni couleur, ni accessoire ostentatoire ne nous permettent de préciser le genre. L’artiste introduit une touche de poésie, avec deux fleurs qui s’élèvent, toutes deux orientées du coté des émotions.»

À gauche, Johanne Gaudet pointe Circle of Transformation, de Irène Avaalaaquiaq. Photo du vernissage de l’expo du 5e de Go Art. Sept. 24.

Mon commentaire: «Irène Avaalaaquiaq est une artiste d’origine inuite, née à Baker Lake dans le Nunavut, où a été créée la première coopérative d’artistes dans le Grand Nord.  C’est encourageant de savoir que de telles coopératives existent et favorisent la transmission de savoirs d’un artiste à l’autre. Dans son cas, Irène a choisi d’abord la tapisserie, un art qu’elle a maîtrisé au point de représenter maintes fois le Canada dans des expos et des foires internationales. Quant à ses thèmes, l’artiste les puise dans le bagage de légendes que lui a racontées sa grand-mère et dans l’expérience mystique et spirituelle des Premiers Peuples. L’oeuvre «Circle of Transformation» illustre on ne peut mieux ce rapport aux croyances spirituelles : le cercle de la vie, à savoir tout se transforme, après la mort il y a la vie.»

Les oiseaux posent, série Les arbres, Carole Arbic, 2021 (Photo: Céline Marchand, 2024)

Mon commentaire: «Carole Arbic est une rêveuse et une poète, un brin romantique quand il est question du ciel et des arbres. Ses dessins récents réalisés sur des images numérisées nous invitent à voir le ciel et les arbres par le bout de sa lorgnette car ce sont des fragments de ses propres photos qu’elle a numérisées. Dans «Les oiseaux se posent», suivez son geste léger et la pointe de son crayon, vous pourrez effleurer l’écorce de l’arbre et sentir sa rugosité, deviner ses cavités et vous ébahir devant les multiples tonalités de gris en admettant que ces nuances ne sont pas banales. J’aime ces voyages imaginaires que les dessins de Carole me permettent de faire.»

Je vous invite à rechercher la présence des femmes artistes dans les galeries et les musées. Vous pouvez même demander aux responsables des institutions culturelles que les femmes artistes soient plus et mieux représentées, les nouvelles venues autant que celles qui les ont précédées.