La cour

«Toute image est le récit d’un regard posé sur quelque chose.» 

(Une histoire des images, David Hockney et Martin Gayford, Solar, 2017)

NDLR: La cour fait partie d’un corpus d’oeuvres que j’ai regroupées pour une exposition virtuelle, éventuellement physique, que j’ai choisi d’intituler  « Carnet de voyage ». Le parcours artistique que je vous propose d’explorer avec moi est composé de 9 oeuvres choisies de Denis Forcier. Chacune constitue un chemin de traverse, l’un pour aller voir des vaches qui lorgnent le chemin de fer, un autre nous conduit dans le Quartier chinois, un autre encore nous attire dans une arrière-cour, pour humer l’odeur fleurie du linge qui sèche au vent. Les oeuvres peintes de Denis Forcier sont magiques : en portant des lunettes 3D, on expérimente un phénomène optique appelé anaglyphe, les plans se détachent et ajoutent de la profondeur aux tableaux.

Accompagnez-moi dans ce parcours de vacances, avec ou sans lunettes 3D, en compagnie de l’artiste qui nous partage ses souvenirs.  Connu pour ses expérimentations plastiques, vous allez découvrir un être rêveur, animé par la curiosité et sa passion pour le territoire.

Johanne Gaudet : Ton tableau La cour nous invite dans la cour arrière d’une maison d’une autre époque, celle de nos grand-parents, peut-être. On en retrouve dans plusieurs régions du Québec et, signe distinctif’,  il y a toujours une corde à linge qui s’y balance au vent.

Denis Forcier : Ton commentaire me fait plaisir car j’ai voulu que ce tableau nous plonge dans nos racines. J’ai été attiré par la véranda, la corde à linge et le sac qui contient les épingles à linge. Jeune, j’avais un ami qui avait ce genre de véranda rajoutée à sa maison.

JG : Qu’est-ce qui prime dans ce tableau, ta vision artistique de la scène, le caractère historique du sujet, ou l’émergence de souvenirs personnels ?

DF : Il y a un peu de tout cela dans la photo que j’ai prise d’abord, puis dans le tableau que j’en ai tiré. Évidemment, l’aspect artistique l’emporte, regarde la lumière que réfléchit le blanc des murs en écailles de poisson ! J’avais aussi évalué que la corde à linge, entre autres éléments de la scène, contribuerait à créer l’effet de profondeur que je recherchais en version 3D.

Cela dit, ce tableau évoque le souvenir d’une balade sans but dans les rues de Drummondville, et la chance du flâneur-explorateur que je suis de repérer cette cour. Le caractère historique de la maison n’est pas étranger à mon choix, pour son architecture notamment et pour ses matériaux aujourd’hui disparus comme les murs en écailles de poisson et les carreaux du toit. Ici se rejoignent les aspects historiques et artistiques du tableau, car le blanc des écailles de poisson reflètent la lumière avec une telle intensité !

Découvrez le « Carnet de voyage » de Denis Forcier, un parcours de ses oeuvres peintes

«Sur la route», cliquez pour voir: (1) Horizon, (2) La 40 (3)  Moto

«Les chemins de traverse, cliquez pour voir: (1)La cour (2)Bic (3) Les vaches

«Déambulations dans la ville», cliquez sur chacune pour voir : (1)Pizzamag, (2)Quartier chinois, (3)Rue de Québec